Les Looney Tunes : Bugs Bunny, Daffy Duck, Elmer, Porky Pig, Sam le pirate, Pepe le putois, Charlie le coq, Coyote et Bip-Bip, Taz...
 

En 1930, le producteur Leon Schlesinger fait appel à deux réalisateurs, Hugh Harman et Rudolf Ising, anciens de la maison Disney, pour créer une série capable de concurrencer les Silly Symphonies de Tonton Walt. Personne ne peut vraiment imaginer, en voyant débarquer le personnage de Bosko sur les écrans que le dessin animé est en train de vivre l'une de ses premières révolutions...
 
 


Sinkin' in the Bathtub
est le premier film de la série, et malgré le manque de charisme de Bosko, le héros, le film remporte un tel succès que non seulement la série continue, mais en plus la Warner décide d'en créer une deuxième : les "Merrie Melodies".


Bosko

Les histoires de tous ces courts ne sont pas très développées et il s'agit plutôt de puiser dans l'énorme réserve de chansons appartenant au studio que d'inventer quelque chose de nouveau. En 1933, Harman et Ising demandent des budgets un peu plus conséquents, mais Leon Schlesinger leur refuse. Les deux réalisateurs décident alors de partir avec leurs créations. Leur départ permet à des inconnus d'être promus à leur place. En 1935, c'est Fritz Freleng qui met en scène le premier personnage important de la galaxie : Porky Pig dans I Haven't Got a Hat.

Mais le vrai tournant se situe un an plus tard, lorsque Schlesinger embauche trois jeunes gens prometteurs : Tex Avery, Carl Stalling et Frank Tashlin. La force de Leon Schlesinger va être de savoir s'entourer d' immenses talents. Comme il était un peu pingre au niveau des budgets et des salaires, il leur donne la possibilité de passer rapidement à la réalisation. Un donnant-donnant qui satisfait les deux parties, les créateurs étant prêts à tout donner pour leur art dès lors qu 'on les laissait libres de faire ce qu'ils voulaient.

C'est en 1936 que Tex Avery réalise son premier film : The Goldiggers of 49. Malgré ses imperfections, on peut se rendre compte de la vivacité du ton et de l'humour très agressif du cartoon. Quand Carl Stalling arrive à la Warner, il a déjà mis en musique tous les premiers Disney parlants, puis est passé par les studios d'Ub Iwerks. Pour bien comprendre l'importance fondamentale des créations sonores de Stalling, il suffit de couper le son ou au contraire de ne pas regarder l'image pendant toute la durée d'un film... Lorsque l'on sait que notre homme mettait souvent moins d'une semaine pour composer ses musiques, on se rend compte du rôle majeur qu'il a pu jouer. Frank Tashlin, quant à lui, va apporter de la folie au niveau de la réalisation pure : dès 1937 avec son Porky's Romnance, il utilise un montage très rapide, certains plans durant à peine un quart de seconde. Il sera aussi le premier à faire admettre à ses personnages qu'il sont acteurs dans des cartoons. Cette distanciation du personnage par rapport au support sera bien sûr très rapidement repris par Tex Avery qui l'utilise pour Little Red Walking hood (1937) : lors de la poursuite entre le loup et la grand-mère, le téléphone sonne, elle se retourne vers le public et dit : "Excusez-moi, c'est l'épicier", elle passe alors sa commande, puis la poursuite reprend.

 

 

 



En 1937, Tex Avery fait débuter la seconde star de la Warner dans Porky's Duck Hunt : Daffy Duck. Pour ses débuts, il apparaît comme un personnage très agressif et complètement absurde, qui manque de rendre Porkv fou. La même année reviennent, après avoir été "prêtés" à Ub lwerks, les animateurs Chuck Jones et Bob Clampett, qui en profitent pour ramener avec eux la personne qui interprétera magistralement presque toutes les voix des grands personnages de la Warner, à l'exception notable d'Elmer Fudd : Mel Blanc. Un an après son retour, Bob Clampett réalise l'un des films les plus délirants du studio : Porky in Wackyland, dans lequel note héros part à la recherche d'un oiseau, le Do-Do, dans une contrée de personnages aussi fous les uns que les autres. Ce dessin animé atteint des sommets dans l'absurdité : aujourd'hui il est encore considéré comme une référence.

A cette époque, la branche animation du studio Warner est devenue un centre de création intensif, où tous les artistes se nourrissent du génie des uns et des autres. De nombreux animateurs de chez Disney enviaient leur liberté. Cette collaboration de tous les instants est parfaitement visible dans la plus célèbre création du studio : Bugs Bunny. Il apparaît la première fois en 1940 dans A Wild Hare de Tex Avery, et lance d 'e­blée sa phrase fétiche "Eh, what's up doc ?" (Quoi de neuf, docteur ?). Durant les années qui suivent, tous les auteurs et réalisateurs vont le modifier jusqu'à ce qu'il devienne l'un des personnages les plus importants de l'univers du cartoon. Durant la guerre, tous ces personnages serviront bien sûr à la propagande, mais c'est aussi durant ces années que chacun de ces réalisateurs va perfectionner son art.

Curieusement, en 1942, Tex Avery quitte la Warner pour rejoindre la MGM. Malgré son départ, les hommes de la Warner continuent à faire des films de plus en plus fous. Chez Bob Clampett, des personnages comme Daffy ou Bugs, acquièrent des expressions outrancières et commencent à cabotiner, faisant comprendre au public qu'ils sont prêts à tout, jusqu 'à se rebeller comme dans The Big Snooze dans lequel Elmer déchire son contrat car il n'aime plus jouer les rôles de perdants qu'on l'oblige à tenir, ou bien Porky qui dans You Oughta Be In The Pictures (1940), décide de tenter sa chance dans le cinéma de prises de vue réelles.

Les mythes et les contes sont souvent mis à mal dans les Looney Tunes. Fritz Freleng réalise un "must" du genre avec The Trial Of Mr Wolf (1941). L'histoire du petit chaperon rouge, vue du côté du loup, où l'on se rend compte que les apparences peuvent être trompeuses et que la fourrure de l'animal intéresse vivement la jeune enfant. C'est à cette même époque que les Looney Tunes passent pote- la première fois à la couleur avec The Hep Cat. De son côté, Chuck Jones sera l'un des premiers à expérimenter d'autres styles d'animation dans le cartoon, s'approchant même du style graphique " à plat" utilisé des années plus tard par les animateurs UPA.


L'une des forces de la Warner est d'introduire constamment de nouveaux personnages. C'est ainsi qu'en 1942 apparaît Tweety (Titi), et en 1945, Sylvestre, Pepe le putois et Yosemite Sam (Sam le pirate). C'est d'ailleurs grâce à la première confrontation entre Sylvestre et Titi dans Tweety Pie de Fritz Freleng, en 1941, que la Warner reçoit son premier Oscar. Le même Freleng recevra un deuxième Oscar douze ans plus tard grâce à l'excellent Birds. Anonymous, dans lequel Sylvestre essaye de se désintoxiquer de la chasse au Titi, car, bien sûr, ce n'est pas manger cet oiseau qui l'intéresse, mais la quête de cet objet du désir qu'il ne peut et ne doit pas satisfaire (c'est d'ailleurs ce qui le rend sympathique !). Quelque temps plus tard, Chuck Jones frappe à son tour un grand coup, en créant le Coyote.

 

 

 

 

Malgré la vente des studios Warner et l'incompétence du remplaçant de Schlesinger, un certain Edward Selzer - qui se demandait comment l'on pouvait rire et en même temps faire des dessins animés -, Chuck Jones et ses camarades vont signer encore bon nombre de chefs d'oeuvre, dont One Froggy Evening (1953) ou l'histoire d'une grenouille chanteuse, Duck Amuck (1953) qui montre le combat de Daffy Duck avec son créateur, et l'un des plus célèbres films de Jones : What's Opera, Doc ? Réalisé en 1957, ce film est un véritable petit bijou aussi bien dans son graphisme (jeu sur les ligne, les profondeurs de champ, les lumières) que dans l'humour (Elmer chantant "Kill the wabbit" sur du Wagner, Bugs Bunny déguisé en Brünnhilde).

C'est à cette période que Jones créera l'un des couples les plus célèbres de l 'histoire du cartoon : The Road Runner (l'intrépide Bip Bip) et l'inventif Wile E. Coyote. Chuck Jones dira que la substance de cette série n'était pas dans la façon d'attraper Bip Bip, mais plutôt les différentes manières de ne pas l'attraper !

L'un des réalisateurs les moins connus, car peut-être l'un des plus discrets, est le créateur de Foghorn Leghorn (Charlie le coq) et du Tasmanian Devil (Tàz), Bob Mc Kinson. Rentré sous l'ère Harman-Ising, c'est dans les années 50 qu'il réalisera ses meilleurs courts.
Par la suite entre fermeture et réouverture, les héros des Looney Tunes ne retrouveront jamais l'esprit créatif qui les animaient dans ces années-là.

La sortie des 2 coffrets DVD zone 1 (Etats-Unis) sont une excellent occasion de nous replonger dans ces moments de pure créativité et de folie intense de ces artistes de génie...

 

Article rédigé par Alexis Hunot.

 

 

 

 


La Warner trouve les héros des Looney Tunes un peu vieux, elle a décidé de leur faire un lifting... Fini l'apparence peluche et les gaffes déconnantes, voici venu le temps des Loonatics...

2272 : les Looney Tunes, tranformés en super-héros aux super-pouvoirs, deviennent les Loonatics et ont pour mission (très originale) de sauver la Terre des vilains monstres. Bugs Bunny (Buzz) se met à parler comme la gamine de l'Exorciste, notre pauvre Daffy Duck, se trouve doté d'un super sonar, et Taz (Spaz) incarne la Force par ses super-muscles...

On vous laisse découvrir par vous-même l'ampleur des dégâts...

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En parler sur le forum

- Série TV prévue pour l'automne aux Etats-Unis -

Touts les images utilisées sur cette page sont © Copyright Warner Bros.

 

20/04/2005
On vous a déjà parlé du relookage des Looney Tunes par la Warner. Il n’y a pas que nous que ça inquiète : un jeune américain de 11 ans, Thomas Adams, a lancé une pétition pour demander à Warner de ne pas détourner les anciens personnages de la série Looney Tunes mais d’en créer de nouveaux. Il aurait déjà réuni 34,000 signatures sur son site ! Alors certes Warner doit plutôt être satisafit de cette publicité pour ses nouveaux personnages et cette pétition ne changera résolument rien, mais si comme nous vous aimez les Looney Tunes de Chuck Jones, Tex Avery et Fritz Freleng, n’hésitez pas à signer !
Voir le site

02/05/2005
Cela peut paraître incroyable, mais les responsables de la Warner on annoncé que, suite à la pétition lancée sur internet par un jeune garçon de 11 ans, ils ont décidé d'apporter des changements à la série, notamment en atténuant le coté menaçant des Loonatics.
Plus d’information sur le revirement de la Warner ici (en anglais !)

24/05/2005
Le nouveau design des 6 personnages de la série “Loonatics Unleashed” est arrivé ! Moins menaçant, certes, mais toujours aussi laid... (voir image)


 

 

 

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Bugs Bunny
Daffy Duck
Vil le coyote
Wile E. Coyote
Grosminet
Sylvester
Pepe le putois
Pepe le pew
Sam le pirate
Yosemite Sam
Bip-Bip
Charlie le coq
Foghorn Leghorn
Titi
Tweety
Elmer Fudd
Taz
Speedy Gonzales
Porky Pig
Marvin
           
 

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